Quand le corps parle : ce que nos symptômes cherchent à nous dire

 Quand le corps parle : ce que nos symptômes cherchent à nous dire

Il y a des douleurs qu’aucun examen ne détecte. Des fatigues qui ne viennent ni du manque de sommeil, ni de carence. Des boules au ventre, des crispations digestives, des oppressions dans la poitrine, des tensions dorsales, des larmes qui montent sans cause apparente.
Nous sommes nombreux à faire l’expérience de ces signaux mystérieux que le corps nous envoie. Et souvent, nous les interprétons comme un problème à régler, un ennemi à faire taire.

Mais si ces manifestations étaient des messages plutôt que des erreurs ? Si notre corps, loin de se dérégler, cherchait simplement à nous parler ? Et si les symptômes étaient, en réalité, des tentatives de notre être pour retrouver un équilibre, une voie d’expression, un sens ?

Le symptôme : un cri déguisé

Nous vivons dans un monde qui valorise le contrôle, la performance, l’adaptation. Il y a peu d’espace pour dire ce qui déborde, pour accueillir ce qui échappe à la logique ou à l’agenda du jour.
Et pourtant,
nos élans intérieurs ne disparaissent pas. Ils se mettent en veille, ils se transforment, ils patientent. Jusqu’au moment où, faute d’écoute ou de mise en mouvement, le corps prend la parole.

Un symptôme n’est pas un hasard. Il est souvent le résultat d’un conflit intérieur non conscient, d’une tension entre ce que nous ressentons profondément et ce que nous nous autorisons à vivre.
Il vient signaler qu’
un mouvement a été interrompu, qu’une énergie vivante a été retenue. Et pour ne pas imploser, cette énergie cherche une voie de sortie : à travers un malaise, une tension, un épuisement.

Ce qui se joue en nous : entre élan vital et interdits intériorisés

Derrière chaque symptôme, il y a une histoire silencieuse.

D’un côté, nos désirs profonds : le besoin d’être reconnu tel que l’on est, l’envie d’aimer, de créer, de se déployer, de changer de vie, de dire non, d’oser.
De l’autre,
des freins intérieurs : des croyances, des loyautés invisibles, des règles apprises trop tôt ou trop rigides. Des voix intériorisées qui disent : Tu ne peux pas. Ce n’est pas comme ça qu’on fait. Tu dois être sage. Ne dérange pas. Reste fort(e).

Et entre les deux : nous. Pris dans cette tension, tiraillés, souvent sans en avoir pleinement conscience. Le symptôme apparaît alors comme un compromis maladroit, une tentative de maintenir l’équilibre sans trahir ni l’élan, ni l’interdit.

L’angoisse : quand le conflit devient trop fort

Parfois, la tension devient telle qu’elle déborde. C’est l’angoisse.

Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’angoisse n’est pas l’ennemi. Elle est un signal, une alarme intérieure. Elle nous dit : Quelque chose en toi ne peut plus attendre. Un choix, un mouvement, une vérité cherche à émerger.

Il ne s’agit pas de fuir l’angoisse, ni de la faire taire à tout prix. Il s’agit de l’écouter, de la traduire, de la traverser. Elle nous parle de ce qui, en nous, veut être reconnu. Elle nous invite à mettre des mots, à ouvrir un espace, à déposer ce qui pèse.

Le rôle du corps : un allié précieux

Dans ce processus, le corps n’est pas un obstacle : il est un guide.

Il nous signale quand nous avons trop tiré sur la corde, quand nous nous sommes trop éloignés de nous-mêmes. Il envoie des tensions, des douleurs, de la fatigue — non pour nous punir, mais pour nous réorienter. Il dit : Reviens à toi. Écoute ce qui bouge en profondeur. Respire.

Dans l’accompagnement thérapeutique, donner la parole au corps, à ses sensations, à sa mémoire, est souvent une clef majeure. Car le corps, lui, ne triche pas. Il enregistre, il garde, mais il peut aussi libérer, transformer, guérir.

Apprendre à écouter autrement

Alors que faire, face à un symptôme récurrent, une angoisse persistante, un mal-être diffus ?

  • Ne pas se précipiter pour faire taire, mais accueillir l’inconfort comme un message à décrypter.
  • Prendre le temps de ressentir : que dit mon corps ? Où est-ce que ça serre, tire, brûle ? Quelle image, quelle émotion, quel souvenir remonte ?
  • Ouvrir un espace de parole ou de création : en parler à un professionnel de l’accompagnement, psychopraticien ou psychanalyste
  • Identifier les injonctions qui nous traversent : Suis-je en train d’obéir à une règle ancienne qui ne me convient plus ?
  • Et surtout : ne pas chercher à être parfait. Juste vivant. Juste à l’écoute.

En conclusion : du symptôme à la transformation

Il n’y a pas de vie sans tension, sans conflit intérieur, sans contradictions. Mais il y a une différence immense entre les subir en silence et les accueillir comme des passages.

Chaque symptôme peut devenir une porte. Une invitation à mieux se comprendre, à se relier à ce qui compte vraiment, à redevenir auteur de sa propre vie.
Ce n’est pas toujours confortable. Mais c’est souvent
le début d’une transformation précieuse.

Et si, au lieu de nous battre contre ce qui ne va pas, nous choisissions d’écouter ce qui veut naître en nous ?


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les polarités intérieures : mieux se connaître pour mieux s’orienter

Quand l’objet retient l’absence